
Diaporama sur l’éloquence à l’Antiquité d’Anaïs Antona
Diaporama sur l’art oratoire aujourd’hui par Yuna Le Ridder
Cours de français, philosophie, HLP, histoire des arts
Elodie Pinel : Lycée Saint Thomas de Villeneuve (St Germain en Laye) – Editions Le Robert – LesBonsProfs.com – Lumni (France tv)
Diaporama sur l’éloquence à l’Antiquité d’Anaïs Antona
Diaporama sur l’art oratoire aujourd’hui par Yuna Le Ridder
Un extrait de la pièce (acte I, scène 1) :
“ANDREA
“Qu’est-ce que c’est ?”
GALILEE
“Un astrolabe ; l’objet montre comment,
d’après les anciens, les astres se déplacent autour de
la terre.”
ANDREA
“Et comment ?”
GALILEE
“Etudions-le. Premièrement, premier point : description.”
ANDREA
“Au milieu, il y a une petite pierre.”
GALILEE
“C’est la terre.”
ANDREA
“Tout autour, toujours l’un par-dessus l’autre, des anneaux.”
GALILEE
“Combien ?'”
ANDREA
“Huit.”
GALILEE
“Ce sont les sphères de cristal.”
ANDREA
“Sur les anneaux sont fixés des boules…”
GALILEE
“Les astres.”
ANDREA
“Il y a aussi des rubans et dessus des mots peints.”
GALILEE
“Quels mots ?”
ANDREA
“Des noms d’étoiles.”
GALILEE
“Comme par exemple ?”
ANDREA
“La boule tout en bas, c’est la lune, c’est écrit. Et au-dessus il y a le soleil.”
GALILEE
“Et maintenant, fais tourner le soleil.”
ANDREA, met en mouvement les sphères.
“C’est beau. Mais nous sommes si à l’étroit.
GALILEE, en s’essuyant.
“Oui, j’ai ressenti ça aussi quand j’ai vu l’objet pour la première fois. D’autres le ressentent. Il lance la serviette à Andrea pour qu’il lui frotte le dos. Des murs, des sphères et l’immobilité ! Durant deux mille ans, l’humanité a cru que le soleil et tous les corps célestes tournaient autour d’elle. Le pape, les cardinaux, les princes, les savants, les capitaines, les marchands, les poissonnières et les écoliers, tous croyaient être immobiles dans cette sphère de cristal. Or maintenant, nous gagnons le large, Andrea, le grand large. Car l’ancien temps est passé, et voici un temps nouveau. Cela fait cent ans que l’humanité semble attendre quelque chose.
Les villes sont étroites et les têtes le sont aussi. Peste et superstition. Or voici qu’on dit désormais : puisqu’il en est ainsi, qu’il n’en soit plus ainsi. Car tout bouge, mon ami. Il me plaît de penser que tout a commencé avec les bateaux. De mémoire d’homme, ils n’avaient fait que ramper le long des côtes et soudain ils les ont délaissés pour s’en aller par toutes les mers.
Sur notre vieux continent, une rumeur est née : il y aurait d’autres continents. Et depuis que nos bateaux s’y rendent, le bruit court par les continents hilares que le grand océan redouté est une flaque d’eau. Et voici qu’un grand désir est advenu d’explorer les causes de toutes choses : pourquoi tombe la pierre qu’on laisse échapper, et comment s’élève-t-elle quand on la jette en l’air ? Chaque jour connaît sa découverte. Même les vieillards centenaires se font crier par les jeunes à l’oreille ce qu’on a découvert de neuf.
Il a été trouvé beaucoup déjà, mais davantage encore peut l’être. Et ainsi toujours il y a de quoi faire pour les générations nouvelles.
A Sienne, étant jeune, j’ai vu des gens du bâtiment changer, après une discussion de cinq minutes, une coutume millénaire de déplacer les blocs de granit grâce à un agencement nouveau et plus efficace des cordages. Là, en cet instant-là, je l’ai su : l’ancien temps est passé, voici un temps nouveau. Bientôt l’humanité saura ce qu’il en est de sa demeure, ce corps céleste où elle réside. Ce qui est écrit dans les livres anciens ne lui suffit plus.
Car là où la croyance était installée depuis mille ans, là maintenant le doute s’installe…”
La vidéo d’archive du discours est à voir sur le lien suivant : https://www.ina.fr/video/CAB95040420
Sur la genèse et construction du discours de Jacques Chirac de 1995 à propos de la rafle du Vel d’Hiv, vous pouvez visionner cette série de vidéos du Mémorial de la Shoah :
Vous trouverez la page de l’école de l’art oratoire à Sciences Po à l’adresse suivante : https://www.ecoledelartoratoire.com/
Une émission de France Culture consacrée à Démosthène :
https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/actualite-de-demosthene
En voici le programme :
“En 1926, Georges Clemenceau, alors âgé de 84 ans, rédigea, pour l’offrir à Marguerite Baldensperger, son ultime amour, un essai consacré à Démosthène. Après d’autres, il donnait à Démosthène la figure du dernier grand homme d’Athènes avant que ne disparut sa liberté du fait des conquêtes de Philippe II, roi de Macédoine, et de l’empire créé par le fils de celui-ci, Alexandre le Grand. Ce portrait, peint avec une verve juvénile, se fondait sur une assimilation historique implicite mais limpide avec lui-même, pourfendeur des défaitistes de 1917. Entendez au premier rang Joseph Caillaux, coupable, aux yeux du Tigre, d’avoir songé à accepter des concessions envers l’envahisseur allemand. Et Clemenceau de stigmatiser la faiblesse du peuple athénien, n’apportant au courage du leadeur qu’un soutien insuffisant et intermittent. Il ajoutait, en conclusion de son livre : « Quand Denys d’Halicarnasse nous donne Démosthène pour le plus grand orateur de tous les temps, je me permets de trouver la louange insuffisante, puisque la parole ne peut être que vain bruit sans l’action. Au sens achevé du mot, Démosthène fut un homme. C’est assez. À y bien regarder, c’est beaucoup. »
Voilà bien qui provoque l’envie de considérer de plus près si cet enthousiasme est fondé et surtout ce qu’a pu être naguère et ce que peut être aujourd’hui l’actualité de cet homme-là, entre les complexités de sa trace et les déformations de tel ou tel mythe, positif ou négatif, qui accompagnent de longue main sa mémoire. Patrice Brun , professeur à l’Université de Bordeaux Montaigne, qu’il a naguère présidée, s’apprête à en proposer une importante biographie, et il va nous offrir ce matin la primeur de ses analyses et des ses réflexions. Jean-Noël Jeanneney
Programmation sonore :
– Extrait d’une causerie de Jacqueline de ROMILLY , consacrée à la démocratie athénienne et à ses institutions, dans l’émission Heure de culture française , le 22 janvier 1952.
– Lecture d’un extrait de l’Eloge du logos d’ISOCRATE , dans le cadre de l’émission Le cercle des médiologues de Jean-Marc de BIASI et Régis DEBRAY, diffusée sur France culture, le 28 avril 2002.
– Lecture d’un extrait de Contre Midias de DEMOSTHENE , par Daniel MESGUICH dans Les après-midi de France culture , le 15 décembre 1975.
– Lecture d’un extrait de la Troisième Philippique de DEMOSTHENE , par Jean-Pierre LEROUX dans Les Lundis de l’Histoire de Jacques LE GOFF, sur France culture le 18 décembre 1995.
– Régis DEBRAY s’exprimant sur l’éloquence , dans l’émission Le cercle des médiologues sur France culture, le 28 avril 2002.
Bibliographie :
– Pierre CARLIER, Démosthène , Fayard, 1990.
– Claude MOSSÉ, Démosthène. Ou les ambiguïtés de la politique , Armand Colin, 1994.
– PLUTARQUE, Vies parallèles , coll. Quarto, Gallimard, 2002 (trad. par Anne-Marie OZANAM).”
Pascale Fleury, “Les personnages mythologiques pour représenter l’orateur dans la littérature latine du IIe siècle (Fronton, Apulée, Aulu-Gelle)” : à lire sur https://journals.openedition.org/etudesanciennes/953
On peut voir que le personnage central est Hercule qui était associé à l’éloquence par les Gallo-Romains, d’où le fait qu’il se trouve au centre de l’image et que tout le monde autour de lui l’écoute. De plus, on peut remarquer que tous les personnages sont reliés à Hercule par un fil de l’oreille à la bouche, ce qui manifeste de l’attention à son égard. Ainsi la parole n’exerce son pouvoir qu’avec le consentement de son ou ses partenaire(s) : il s’agit d’une ficelle fragile, cassable à tout moment d’inattention. De ce fait, on constate que Hercule incarne l’allégorie de l’éloquence.
La parole est l’usage par un individu de son langage.
L’éloquence est le pouvoir et l’art de bien parler.
La rhétorique est la technique qui permet de produire des discours éloquents.