HLP 1res – Cours du 25 mai : Interview de Clélia Renucci, autrice

  • Mle Gérome : Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Clélia Renucci, autrice de plusieurs ouvrages dont un essai et deux romans, Concours pour le Paradis et La Fabrique des souvenirs (Albin Michel).

  • Mle Fontaine : Quelles sont vos inspirations (en général) ?

Mes inspirations sont nombreuses ; j’aime particulièrement les romans du XIXe siècle, comme ceux de Flaubert, Zola, Balzac… Pour Concours pour le Paradis, j’avais une scène d’accouchement assez horrible à écrire : je me suis inspirée de Zola, car j’étais sûre de trouver une scène aussi terrifiante chez lui !

  • M. Machado : Est-ce compliqué de vivre de sa plume quand on est une jeune autrice (quand on a sorti que 2 livres)?

C’est toujours compliqué de vivre de sa plume : en général, un auteur gagne environ 2 euros par livre grand format vendu (et 60 centimes par livre de poche). Heureusement, mon premier roman s’est bien vendu : de là à dire que je pourrais en vivre, ce serait un peu exagéré !

  • Mle Gérome : Comment avez vous eu l’envie d’écrire sur Venise et sur cette toile le Paradis ?

J’ai eu cette envie en visitant le Palais des Doges à Venise et en lisant un cartel dans la Salle du Conseil à propos de ce fameux concours de peintres. J’ai tout de suite eu envie d’écrire cette histoire ! Je me suis ensuite rendue à l’exposition du Louvre sur les dessins préparatoires du Tintoret et du Titien et j’ai pu accéder aux archives, ce qui était une très belle expérience.

  • Mle Huchette : Avez-vous toujours voulu être autrice ?

J’ai toujours voulu écrire, sans trop savoir pourquoi, et même si je n’ai jamais écrit pour moi-même (je n’ai jamais tenu de journal intime par exemple). J’ai toujours écrit pour le travail !

  • Mle Gérome : Il vous a fallu combien de temps pour écrire ce roman ?

Il m’a fallu environ 9 mois : je fais des recherches pendant plusieurs mois, puis j’établis un plan et enfin je passe à la rédaction pendant 3-4 mois, qui sont suivies de nombreuses relectures.

  • Mle Rocquemont : Quel est votre parcours d’étude ?

J’ai fait un bac littéraire, puis une prépa littéraire et des études de lettres. J’ai aussi fait un master de communication et j’ai exercé deux ans dans une agence de pub. J’ai notamment travaillé au slogan de la pub Krys, « Vous allez vous aimer ». Mais je n’étais pas faite pour n’écrire qu’une phrase !

  • Mle Rameau : Est-ce que le confinement vous a donné plus d’inspiration ou vous a posé problème pour écrire ?

Le confinement a été une période incroyable ; je vivais à New York et le confinement y était très respecté. J’ai bénéficié du temps nécessaire à l’écriture de mon deuxième roman, La Fabrique des souvenirs, qui va sortir à la rentrée.

  • Mle Gerome : Quand vous écrivez, avez-vous déjà un plan bien défini ou est-ce que vous voyez au fur et à mesure de la rédaction ?

Je ne peux pas écrire sans plan ! Donc oui, j’écris toujours avec un plan bien défini à l’avance.

  •  Est-ce que vous avez une anecdote à nous raconter sur votre carrière ?

Lorsque j’ai gagné le prix du Parisien Week-end, j’ai été invitée sur le plateau de l’émission de Laurent Ruquier. J’ai été appelée à 6h du matin à New York et on m’a dit de monter de l’avion de 10h pour Paris : le soir, j’étais en plateau et en plein jet lag ! Mais cela s’est très bien passé.

  • Mle De Toldi : Est-ce compliqué d’être une femme dans le milieu littéraire ?

Oui, cela l’est encore un peu mais cela va changer avec #MeToo. J’ai notamment remarqué quand j’ai sorti mon premier roman que la moitié des premiers romans étaient écrits par des femmes alors que ce n’était plus le cas pour les deuxièmes romans…

  • Mle Gérome : Comment voyez-vous les lecteurs ? Quels rapport entretenez-vous avec eux ?

Les rapports avec les lecteurs ont beaucoup changé avec les réseaux sociaux : on retrouve une proximité avec eux qui ressemble à celle des salons de lecture du XIXe siècle. Sur Instagram, on trouve beaucoup de bookstagramers par exemple. A l’inverse, sur les salons types « Salon du livre », on est parfois très seuls en tant que jeune auteur ou autrice car les lecteurs viennent voir les gens connus (et il y en a beaucoup chez Albin Michel) : il faut essayer d’appâter le chaland et ce n’est pas facile !

  •  M. Guillon : Lisez-vous les critiques de vos livres ou préférez-vous vous abstenir ?

Je lis les critiques de mes livres même si cela ne m’aide pas beaucoup : les critiques négatives sont pertinentes mais j’aurais du mal à écrire autrement !

  • Mle Gérome : Avez vous des préférences de genres littéraires ?

Oui, j’aime beaucoup les romans du XIXe siècle ! Mon genre préféré reste le roman. Dernièrement, j’ai beaucoup aimé Jean-Michel Guenassia, Le club des incorrigibles optimistes ; Virginie Despentes, Vernon Subutex ; et Luca di Fulvio, Le Gang des rêves.

  • M. Guillon : Que pensez-vous des livres numériques ? Etes-vous rémunérée de la même manière ?

Je trouve les livres numériques très pratiques mais on fixe moins le souvenir du texte dans ce format-là. Je suis moins rémunérée avec un livre numérique car il ne coûte pas la même chose à fabriquer et est donc vendu moins cher.