Je dirige un centre culturel ; c’est un centre qui s’occupe de culture : on y trouve un atelier de production créative, des cours de langues… C’est un centre culturel privé et de petite taille, qui existe depuis 9 ans. Aujourd’hui, on y a toute une équipe de profs, une chargée de communication ; je suis directrice et je supervise l’ensemble tout en continuant à donner des cours. Je suis donc prof d’italien, de français, médiatrice culturelle et organisatrice d’événements.
Travaillez-vous seule ou en équipe ?
Je réalise beaucoup de travail en équipe. Seule, je décide du planning mais ensuite, pour la réalisation, je travaille en équipe (ex : cours d’allemand). Aujourd’hui, j’accepte de ne pas toujours tout faire, je sais déléguer. Mais quand je dis seule, je pense « deux » car mon compagnon gère le centre avec moi.
Comment avez-vous entendu parler de ce travail ?
Quand on étudie, on ne sait pas trop ce qu’on va devenir professionnellement. Quand on fait des lettres, de la philosophie de la communication, de la médiation interculturelle, il faut être créatif car on n’a pas de débouché clair et direct. Je voulais trouver un emploi qui réunisse toutes mes envies. Je savais jute que je voulais travailler dans la culture et organiser des événements. Quand je suis arrivée en Uruguay, je ne connaissais rien, j’ai trouvé les réponses en cheminant.
Comment vous êtes-vous formée à ce métier ?
J’ai d’abord été professeure de langue puis j’ai étudié la communication sur le plan philosophique. J’aurais pu être mieux formée, par exemple pour la rédaction d’un projet. Je me suis donc beaucoup formée sur le terrain et maintenant je peux déléguer certaines tâches (comptabilité…). .
Faut-il une qualité, un talent particulier pour exercer ce métier ?
Il faut avoir de l’empathie, pouvoir comprendre les autres et se mettre à leur place sans juger, savoir être avec les gens. Il faut être très organisé et savoir gérer plusieurs choses en même temps. Il faut aussi savoir trouver les bons collaborateurs, en qui on peut avoir confiance.
Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
L’année dernière, on était en plein distanciel, j’étais à la maison en train de donner un cours ; il y avait d’autres profs qui faisaient pareil. Mon compagnon le faisait aussi au centre culturel ; une collaboratrice, Victoria, le faisait aussi dans le nouveau local. Un monsieur vient pour installer l’interphone, et touche une canalisation : le centre culturel est inondé, on ne savait pas où était la vanne d’arrêt d’eau et Gabriel a continué à donner cours avec les pieds dans l’eau.
Questions sur les métiers de la culture selon les pays
Comment les différents pays où vous avez habités soutiennent-ils la culture ?
En pratique (finances), en Uruguay il y a du soutien depuis une quinzaine d’années mais ce n’est pas suffisant. Les gens du théâtre, les musiciens ne sont pas soutenus. En France, l’intermittence du spectacle est un système merveilleux : cela n’existe ni en Uruguay ni en Italie. Il faudrait faire plus pour la culture et pour l’éducation car l’idée prédomine que la culture n’est pas l’urgence. Mais les Uruguayens sont très curieux, ont envie d’apprendre. Ils se désignent comme le « petit pays », écrasé entre le Brésil et l’Argentine : ils sont donc tournés vers l’ailleurs. En Uruguay, il y a un amour pour le ballet : les spectacles sont toujours complets. En Italie, il n’y pas d’intermittence mais il y a davantage d’aides sociales pour tout le monde.
Qui sont les gens qui font vivre la culture dans ces différents pays ?
En Uruguay, l’attention à la culture vient de tous les côtés ; certains événements attirent des catégories particulières. Concernant la culture italienne, il y a beaucoup d’intérêt car il y a beaucoup de gens d’origine italienne en Uruguay (il y a même des associations italiennes par région en Uruguay : Rome, Naples…). Le théâtre est plutôt pour les gens plus âgés, le cinéma attire plus les jeunes… Il y a aussi un lien fort avec l’Espagne.
Comment faites-vous actuellement, pour donner des cours artistiques et organiser des spectacles ?
Il faut beaucoup de créativité : on donne des cours à distance. Pour le côté musique, c’est plus compliqué. L’activité qui a le plus souffert, c’est le chant et la chorale, comme toutes les activités collectives (ensemble musical). Pour s’en sortir, il ne faut pas trop penser à ce qu’on avait et se concentrer sur ce que l’on a. Par exemple, on peut donner des cours dans le centre du pays en visio.
Questions sur l’Uruguay
Quel est votre artiste uruguayen préféré ?
Le Rio de la Plata est le fleuve qui sépare l’Uruguay de l’Argentine et une zone où la culture et la musique est similaire en Uruguay et en Argentine (zamba, tango, milonga) : on y trouve un mélange de mélancolie et de virilité, que j’aime beaucoup. Alfredo Zitarrosa est un grand artiste urugayen de milonga.
Quel film regarder pour découvrir l’Uruguay ?
Le cinéma n’est pas l’art le plus prisé en Uruguay ; la musique y est très présente. Un film, La noche de los doce anos, parle néanmoins de la dictature uruguayenne. Hier, 20 mai, était le jour qui rappelle la dictature, qui a commencé dans les années 70 (1973) et a pris fin dans les années 80 (1985) : ce jour-là est organisée une marche du silence pour garder le souvenir des disparus (desaparacidos).
Un film argentin, Le secret de ses yeux, a gagné l’Oscar du meilleur film étranger et retrace bien l’histoire de cette dictature.
Que reste-t-il de la culture indienne dans l’Uruguay d’aujourd’hui ?
L’histoire uruguayenne est aussi douloureuse sur le plan de la colonisation : ce n’est pas là où il y a une identité forte sur le plan des cultures indigènes. C’est plus développé en Bolivie ou au Pérou. C’est le pays le plus européen de l’Amérique du Sud.
Questions interdites
Combien gagnez-vous ?
Pas suffisamment pour rémunérer le nombre d’heures travaillées ! Mais j’aime ce que je fais et je vis bien, alors que l’Uruguay est un pays cher.
Quel serait votre métier idéal ?
Regardeuse pour séries de télé (polar comme Il commissario Montalbano, Rocco Schavone ; dans les hôpitaux) ! Mais j’aime beaucoup mon métier ; j’aimerais avoir davantage de temps libre.
D’où vient « Vissi d’arte » ?
De Tosca, l’opéra de Puccini : c’est un aria de soprano qui veut dire « J’ai vécu d’art ».
Nous recevons aujourd’hui (en visio) Raisa Franca Bastos et Remy Reber de l’ensemble Jabuticaba.
Sur vos parcours
Est-ce qu’il y a un nombre d’années minimum pour le solfège ?
Il y a différents types de pratiques musicales, certaines exigent une formation musicale poussée. Pour un pro, c’est 15 ans ; pour un amateur, des bases suffisent.
Etes-vous des enfants de la balle ?
Raisa : ma mère est prof de chant au conservatoire et enseigne la musique brésilienne, j’ai donc participé à des projets sur scène petite, à des chœurs d’enfant, à des comédies musicales ; Remy : non !
D’où vient le nom de votre ensemble ?
C’est un nom d’origine indienne. La 1re tribu au Brésil est la tribu tupi et la 2e la tribu guarani. Ces 2 tribus ont créé un langage commun, le « tupiguarani » ; « jabuticaba » est un nom de fruit en tupiguarani, il désigne une sorte de grand raisin.
Quels sont vos parcours professionnels ?
Remy : J’ai fait une licence de musicologie dans un conservatoire de région puis à Paris pour me spécialiser en guitare classique et pour me former à être prof. Le conservatoire supérieur national de Paris est accessible sur concours (il y en a un autre à Lyon). Le concours consiste en des épreuves éliminatoires de solfège, puis à jouer des pièces de différente époques ; la deuxième épreuve, si on est sélectionné, consiste en un autre oral avec un temps limité pour préparer une pièce imposée et en un déchiffrage sur place.
NB : La musique savante est ce qu’on appelle musique classique, mais elle compte aussi la musique contemporaine. Le reste est désigné comme musique populaire (transmise oralement) et musique actuelle (rock, pop etc.).
Raisa : J’ai fait un bac L, une prépa littéraire puis l’Ecole Normale Supérieure de Paris à Ulm, un master puis un doctorat à l’université. Je suis prof de français.
Sur la musique brésilienne
De combien d’instruments savez-vous jouer ?
Du violon, et des percussions pour Raisa, qui est chanteuse ; de la guitare et des percussions pour Remy, qui chante aussi.
Quel est votre instrument préféré ?
La voix pour Raisa, car c’est une découverte de soi ; le violoncelle pour Rémy, mais aussi el cymbalum.
Quelle est la différence entre la bossa nova, la samba et la salsa (et le tango peut-être aussi) ?
La Samba est une musique du Brésil du début 20e s. Au début ce sont toutes des danses, sauf la bossa. Le tango est argentin et est une danse de couple. La samba est une danse individuelle, très rythmée, qui vient des favelas. La bossa naît plutôt au Nord du Brésil, dans les années 60, autour de Bahia où plus de populations africaines ; elle vient de la rencontre entre samba/jazz. La bossa a un rythme plus lent et aborde des thèmes plus mélancoliques ; le mot portugais « saudade » désigne ce manque, cette nostalgie ; c’est plutôt une musique bourgeoise, d’élite, qui s’exporte bien aux USA et en Europe.
Qu’y a-t-il dans les maracas ?
Les maracas sont des percussions de la musique cubaine. Elles sont remplies différemment selon le type de son qu’on veut avoir : il s’agit de coques de fruits séchées (calebasses) avec des graines, du riz, des billes en plastiques ou en métal. Quand on improvise à table, on peut parfois utiliser une cuillère ou un pot avec du riz.
Est-ce que les percussions s’apprennent avec des cours ou c’est juste au talent ?
Elles s’apprennent avec des cours, de l’observation, de la pratique. Il faut jouer 30 minutes par jour en essayant différents rythmes, selon Antonio Barreto ; le talent ne suffit pas.
Est-ce que vous avez déjà joué de la musique sur de la capoeira ?
Oui, souvent avec le tambourin brésilien ou avec le berimbau. La capoeira est plutôt un jeu, c’était une manière pour les esclaves de s’entraîner à se battre sans en avoir l’air.
Quel est votre artiste préféré de musique brésilienne ?
Compositeur : Antonio Carlos Jobim, Chico Buarque, Gilberto Gil, Beth Carvalho
Guitariste : Baden Powell
Chanteuse : Monica Salmaso, Elis Regina
Questions décalées
Avez-vous une anecdote (chacun) sur un de vos concerts ?
Oui, chanter sur scène enceinte est une expérience très particulière ! La musique brésilienne est dansante et il est difficile de rester immobile comme il le faudrait en étant près de la fin de la grossesse.
Et pour le mini-concert de l’ensemble Jabuticaba, qui nous a interprété Desafinado en live :
Un exposé sur le FlatIron New York proposé par Mle Tordet, pris en notes par M. Artru :
The Flatiron Histoire :Contruit en 1902 en 1 an Contruit par george A.fullerSite historique national en 1989 Analyse:Acier daniel burhamEt frederick p. Dinkelberg2 mètres de largeur
Son succès : sa forme originale L’un des des buildings les plus importants à regarder dans les bâtiments de New York
Il est impossible de pouvoir visiter le Flatiron C’est un building ayant la fonction d’être un lieu de bureaux, Une maison d’édition « Springle Verlag »(allemande, 3° niveau mondiale de groupe d’édition dans la sciences) Sa forme originale qui interpellent touts les touristes et passant – L’un des building le plus important a visiter à New York avec La Statue de la liberté et L’empire States Building Apparition dans certains films comme spider man pour « Le Daily Bugle » qui est le journal quotidien, dans le film Godzilla ou encore certaines scènes dans Friends Maintenant Le Flatiron est estimé pour plus de 100 millions de dollars
Origine : le Romantisme allemand, qui se définit par la mélancolie, le culte de soi, la recherche de la noblesse d’âme et de l’exception, rapport à l’amour absolu (Goethe, Les souffrances du jeune Werther : vague de suicides !).
Goethe a écrit un poème, Le Roi des Aulnes qui est adapté en musique par Schubert sous forme de lied (un lied, des lieder).
Définition : la mélodie française met en musique des poèmes du patrimoine français. Des compositeurs comme Debussy, Fauré, Poulenc mettent en musique Verlaine par exemple. Verlaine a a ainsi écrit Il pleure dans mon cœur, adapté par Debussy sous forme de mélodie française. Il faut de la virtuosité et un grand sens de l’articulation (avec le r notamment) et du sens des mots pour réussir à chanter ces airs.
Au programme de notre année : Prévert écrit le poème Barbara pour évoquer la guerre 39-45 et ses ravages. Il se souvient d’avoir croisé un couple d’amoureux sous la pluie avant la guerre et il se demande ce qu’ils sont devenus après celle-ci, dans une ville totalement détruite par les bombes. Kosma met ce poème en chanson et la fait chanter par Yves Montand, qui met son art d’acteur et de chanteur au service de cet air qui reprend les codes de la mélodie française : air presque plus déclamé que chanté, très bonne articulation et grande expressivité dans l’interprétation.
La photographie est un art qui met au centre le cadrage, c’est-à-dire la manière de montrer le sujet. Cela exige du photographe de s’adapter aux contraintes (de lumière, de position, d’environnement) et d’accepter de se laisser surprendre. C’est aussi un art de la patience car il faut attendre le moment opportun (kairos). Le photographe est à l’affût. Le paparazzi suit aussi ce principe (Paparazzo = photographe italien des années 60, recherche de l’info à sensation => tabloïds en UK). Willy Ronis expose ces notions dans son texte Ce jour-là. Willy Ronis est un photographie humaniste, comme Robert Doisneau.
Germaine Krull, Autoportrait à l’icarette (1925)
Photo posée ; plan américain ; sujet = elle-même en tant que photographe ; technique = utilisation d’un miroir. Lumière naturelle qui vient de la droite ; mise au point sur l’appareil,
flou sur le visage. Deux accessoires : cigarette, bague à l’auriculaire gauche (pas une bague de mariage). Cigarette consumée => symbole de prouesse technique et de temps qui passe.
2. Gisèle Freund, André Gide (1938)
Sujet : homme qui prend la pose, homme connu (André Gide, écrivain). Deux personnes => lui, vivant ; et un masque. Impression de photomontage. Masque mortuaire de Blaise Pascal. Pose qui évoque la pensée, la rêverie.
Voici des histoires inventées par les élèves à propos de ce tableau :
Je vais vous raconter l’histoire de Felix Fénéon. Félix Fénéon a 34 ans c’est un peintre magicien. Mais ce n’est pas n’importe quel magicien : il est doté d’un pouvoir magique exceptionnel. Son métier consiste à dessiner des endroits magiques, des endroits paradisiaques : vous rentrez dans ce paysage en un coup de pinceau. Felix Fénéon, on le reconnait très facilement, c’est un homme d’un mètre 80 qui se balade avec des costumes colorés et un grand chapeau qui va avec sa tenue, parfois même il porte des casquettes pour avoir un style un peu plus original. Mais il ne quitte jamais sa canne, je pense même que c’est sa baguette magique. Ne critiquez jamais son style vestimentaire, c’est quelqu’un de très susceptible : il vous emmènerait dans votre pire cauchemar… (Thaïs Gérome)
Philibert est un transporteur de rêve. Ses préférés sont ceux des enfants. Leur imagination et leur naïveté rendent leurs songes encore plus intéressants. Sur ce tableau, Philibert en transporte 5. De loin ils ressemblent à des formes car on ne voit que les idées de près. Le but de Philibert est que les songes ne s’oublient jamais. Une fois arrivé chez lui, il mettra les rêves dans des bocaux, leur fera des bisous et plus tard une ballade devant le coucher de soleil, sinon ils perdront leurs couleurs. Et un rêve sans couleur, c’est moins joli : heureusement que Philibert est là ! (Maguelonne de Toldi)
Voici les éléments-clés de cette analyse d’oeuvre :
Présentation : Musée des Beaux-Arts de Lyon ; Huile sur toile ; 81 x 60,5 cm
Ekphrasis : Encre, ciseaux, papier, pince, crayon à papier, gomme japonaise, portfolios, toile retournée, dessin punaisé au mur ; il est en tailleur à une table basse avec un bol de soupe japonaise (ramen) ; pinceaux japonais pour la calligraphie + kabuki.
2. Analyse
a. Composition : tout l’espace de la toile est occupé mais le fonds reste blanc, ce qui aère la composition
Plans : 1) le bol etc. au sol, 2) la table 3) le peintre 4) le chat 5) le mur => construction de la profondeur avec les différents plans ; le peintre regarde vers un miroir.
b. Sujet : au centre de la composition, personnage qui se fond dans l’image car il fusionne avec son travail, il ne s’est pas arrêté pour manger, il semble calme ; il a eu une coupe au bol qui peut évoquer le bol au sol, puisqu’il y a aussi des ciseaux et qu’il fait partie du mouvement surréaliste, qui procède parfois par jeux de mots.
c. Références à culture japonaise : position en tailleur, les pinceaux, le bol de ramen, les techniques de dessin (mais pas des estampes)
d. Couleurs : fades, brun/gris/noir/blanc avec une tache de jaune, le chat (européen, écailles de tortue et tricolore) a les mêmes couleurs que la toile.
Pour approfondir la découverte de Foujita, on peut lire Kiki de Montparnasse par Catel et Bocquet.
Pour lundi prochain, choisissez une des oeuvres ci-dessous et faites-en l’analyse (travail à rendre!) :
Dubuffet, L’homme hilare ; Picasso, Homme nu assis ; Signac, Opus 217
Nous avons eu la joie de recevoir ce lundi Benjamin Altur-Ortiz, scénariste, réalisateur et producteur.
Nous avons parlé avec lui des métiers du cinéma et nous l’avons interrogé sur deux de ses réalisations : La Bonne voie, un court-métrage réalisé en 16 mm en un plan/une prise avec une bobine de 120 m et le dernier spot de l’association Women Safe contre les violences faites aux femmes.
Voici le compte-rendu de l’intervention écrit par les élèves :
“Benjamin Altur-Ortiz est quelqu’un à l’écoute et de naturel. Son discours était différent de celui de Nicolas Briançon concernant le parcours des gens du cinéma : selon M. Altur-Ortiz, il faut aussi parfois savoir changer de voie, s’adapter, faire autre chose. Ses réponses étaient précises et elles étaient en lien direct avec nos questions. Nous avons bénéficié de l’écoute nécessaire pour poser toutes nos questions.
Son parcours est atypique. Il a passé un bac cinéma en 1990 et a fait une école d’audiovisuel. Ses grands-parents ont joué dans certains films comme Mon cousin Amédée (1957), un film à sketch dans lequel son grand-père joue. Il a commencé comme scénariste mais c’est un métier compliqué, qui marche beaucoup au réseau. Il a réalisé des courts-métrages, dont La Bonne voie qui avait été pré-sélectionné à Cannes mais qui n’a pas été nominé, sans qu’il sache pourquoi.
Benjamin Altur-Ortiz nous a parlé du fonctionnement du festival de Cannes en nous apprenant que c’était l’endroit où faire des rencontres professionnelles et où les films se vendaient. Il s’y tient plusieurs festivals : La sélection officielle, Un certain regard, La Quinzaine des réalisateurs. Pour être accrédité, il faut être un professionnel du cinéma.
Concernant La Bonne voie, BAO nous a dit qu’il a tourné dans la gare de Mareil-Marly ; les acteurs sont principalement amateurs et bénévoles. Le film dure environ 8 minutes et la musique a été choisie pour dédramatiser la situation. Le noir et blanc est un choix par défaut, dû à la pellicule qu’il restait (120 mm) ; le film a été tourné en steadycam avec un plan (plan séquence) et en une prise. Le son n’est toujours pas bon à cause des conditions d’enregistrement à la perche et alors qu’il pleuvait.
Concernant le spot pour Women Safe, BAO voulait une voix-off mais le temps a manqué. La musique raconte une histoire et est inspirée par des musiques balkaniques. Les couleurs ont été choisies par rapport à la charte graphique de l’association.
Concernant Netflix, BAO nous a appris que lorsque la plateforme finance un film, elle emploie des producteurs exécutifs pour le réaliser. Il mettra prochainement en ligne un documentaire sur le basket, Dunk or Die (Nicolas de Virieu), autour du dunker Kadour Ziani. Netflix s’apprêter à devenir producteur exécutif. L’apparition de ces plateformes ainsi que la situation sanitaire bouleverse la chronologie des médias, c’est-à-dire la durée minimum entre l’exploitation du film en salles et sa diffusion en VOD et DVD.
Il nous a montré deux scénarios originaux, l’un qui est une comédie pour laquelle il cherche un réalisateur et l’autre qu’il veut produire et réaliser lui-même. Le scénario doit être déposé et être rédigé en Courrier 12. On y indique les termes « seq » (pour séquence) et « cut » (pour couper), ainsi que « fondu enchaîné », « fermeture à l’iris ». Le nom des personnages sont en majuscule. Un des scénarios fait 90 pages, soit 1 minute par page.”
Nicolas Briançon comme acteur dans Engrenages et comme metteur en scène d‘Antigone avec Barbara Schultz et Robert Hossein et de Mademoiselle Else avec Alice Dufour
Nous avons eu le plaisir et l’honneur d’accueillir ce lundi en classe le comédien et metteur en scène Nicolas Briançon. D’abord acteur et metteur en scène de théâtre, il a aussi joué pour le cinéma et pour la télévision. Voici le compte-rendu de son interview par les élèves :
“On a perçu l’ethos (la personnalité, la posture oratoire) de l’acteur à la voix portée, à son goût pour l’imitation, à son assurance qui mettait à l’aise, à son occupation de l’espace de la parole, à sa maîtrise rhétorique. Il donne l’impression de quelqu’un d’extraverti, avec de la prestance, d’extravagant, de charismatique, de vivant.
Nicolas Briançon nous a présenté son parcours en insistant sur sa chance et sur le fait de savoir saisir des opportunités. Dans son cas, c’est son goût des disques qui l’a conduit à être repéré pour être figurant à l’opéra de Bordeaux et ce sont les conseils d’un chanteur d’opéra qui l’ont orienté vers le théâtre. Pourtant, ce n’est pas un enfant de la balle.
Selon son professeur de théâtre Michel Bouquet, « les spectateurs eux aussi viennent jouer ». L’acteur est aussi partie prenante dans les orientations d’interprétation et le metteur en scène doit lui laisser cette latitude. Dans le cadre d’une commande de mise en scène, les contraintes peuvent être nombreuses comme pour Antigone où Robert Hossein avait déjà tout choisi. Nicolas Briançon ayant refusé, il a finalement obtenu carte blanche (sauf pour le costume de Créon).”
Les élèves avaient au préalable imaginé les réponses que Nicolas Briançon aurait pu donner à leurs questions et les avaient enregistrées…. Et on a eu tout faux !