HLP Term – La recherche de soi

En roulant les tristes pensées que je disais il y a un instant j’étais entré dans la cour de l’hôtel de Guermantes et dans ma distraction je n’avais pas vu une voiture qui s’avançait ; au cri du wattman je n’eus que le temps de me ranger vivement de côté, et je reculai assez pour buter malgré moi contre des pavés assez mal équarris derrière lesquels était une remise. Mais au moment où me remettant d’aplomb, je posai mon pied sur un pavé qui était un peu moins élevé que le précédent, tout mon découragement s’évanouit devant la même félicité qu’à diverses époques de ma vie m’avaient donnée la vue d’arbres que j’avais cru reconnaître dans une promenade en voiture autour de Balbec, la vue des clochers de Martinville, la saveur d’une madeleine trempée dans une infusion, tant d’autres sensations dont j’ai parlé et que les dernières œuvres de Vinteuil m’avaient paru synthétiser. Comme au moment où je goûtais la madeleine, toute inquiétude sur l’avenir, tout doute intellectuel étaient dissipés. Ceux qui m’assaillaient tout à l’heure au sujet de la réalité de mes dons littéraires et même de la réalité de la littérature se trouvaient levés comme par enchantement. Cette fois je me promettais bien de ne pas me résigner à ignorer pourquoi, sans que j’eusse fait aucun raisonnement nouveau, trouvé aucun argument décisif, les difficultés insolubles tout à l’heure avaient perdu toute importance, comme je l’avais fait le jour où j’avais goûté d’une madeleine trempée dans une infusion. La félicité que je venais d’éprouver était bien en effet la même que celle que j’avais éprouvée en mangeant la madeleine et dont j’avais alors ajourné de rechercher les causes profondes. La différence purement matérielle était dans les images évoquées. Un azur profond enivrait mes yeux, des impressions de fraîcheur, d’éblouissante lumière tournoyaient près de moi et dans mon désir de les saisir, sans oser plus bouger que quand je goûtais la saveur de la madeleine en tâchant de faire parvenir jusqu’à moi ce qu’elle me rappelait, je restais, quitte à faire rire la foule innombrable des wattmen, à tituber comme j’avais fait tout à l’heure, un pied sur le pavé plus élevé, l’autre pied sur le pavé le plus bas. Chaque fois que je refaisais rien que matériellement ce même pas, il me restait inutile ; mais si je réussissais, oubliant la matinée Guermantes, à retrouver ce que j’avais senti en posant ainsi mes pieds, de nouveau la vision éblouissante et indistincte me frôlait comme si elle m’avait dit : « Saisis-moi au passage si tu en as la force et tâche à résoudre l’énigme du bonheur que je te propose ». 

Marcel Proust, La Recherche du temps perdu, “Le temps retrouvé”

Bac 2021 : Demande de recours

Beaucoup de candidats ont reçu cette semaine des résultats décevants et en totale opposition avec leurs résultats de l’année, bac blanc y compris. Cela interroge la manière dont ont été évaluées les épreuves du bac lors de cette session et peut motiver une demande de recours gracieux.

A ce sujet, voici quelques précisions :

1) Pour ce qui est de la démarche :

– la demande doit être faite via le formulaire proposé sur le site du SIEC pour l’Île-de-France et de la DEC pour les autres régions (et je sais que leur site ne sont pas très intuitifs) dans la rubrique réclamations ;

– elle doit être redoublée par l’envoi d’un mail (adresse mail à trouver sur le site du SIEC ou de votre DEC) et d’un courrier postal à l’adresse de Monsieur le Directeur du SIEC/de la DEC (l’adresse complète est sur leur site) : je joins une lettre type à ce post ;

– vous pouvez signaler votre démarche à votre chef d’établissement par mail au plus tôt, idéalement avant les vacances (lundi 16 juillet);

– vous pouvez signaler votre démarche à une association de parents d’élèves qui pourra être à même de la relayer de manière collective, en temps voulu et s’il y a lieu.

2) Pour ce qui est de la motivation de cette démarche et de son issue possible :

– ce qui légitime cette demande de recours gracieux est la différence notable entre le livret scolaire des candidats et le résultat obtenu le jour du bac ; dans la mesure où le SIEC garantit qu’une confrontation entre ces notes est effectuée, il me semble légitime de pointer cette différence comme irrégulière ;

– si vous relevez par ailleurs que c’est un même jury qui a donné des notes basses voire très basses à plusieurs candidats (le numéro de jury de délibération est porté sur la convocation pour le Grand Oral mais n’apparaît pas sur celle du bac de français, toutefois les centres d’examen les connaissent), cet élément est de nature à interroger sur la manière dont ont été harmonisées les notes au sein d’un jury et peut là encore être interrogé ;

– toutefois, le jury étant souverain, il est peu probable que la copie ou le bordereau d’oral des candidats soit soumis à une nouvelle correction : le recours gracieux sera sans doute rejeté ; mais il sera alors possible de saisir le médiateur de l’Education Nationale pour établir quel dysfonctionnement lors de cette session explique ces notes. De là l’intérêt d’informer une association de parents d’élèves, qui pourra aider lors de cette médiation ;

– en terme de délais, il est important d’envoyer vos formulaires, mails et courrier dès que possible ; une réponse ne pourra être donnée qu’en septembre : il faudra donc être patients ;

– effectuer cette démarche car il est important que le SIEC prenne la mesure des dysfonctionnements de cette année afin, a minima, que la situation ne se reconduise pas à l’identique l’année prochain.

3) Pour ce qui est du rôle du professeur :

– n’étant ni candidat ni parent de candidat, le professeur n’est pas fondé à intervenir lors de vos demandes de recours ; toutefois, il ou elle peut relire la copie de l’élève et vous aider à comprendre la note reçue et si celle-ci est justifiée.

HLP Ter – Cours du 17 mai : Exposés sur les Limites de l’humain et Création, continuité, rupture

Exposé d’Anaïs Antona sur “La folie dans l’art” ; prise de notes de Marie Raoul-Jourde

Folie : trouble du comportement et esprit qui altère faculté mentale (schizophrénie). Considérée comme une maladie à partir du 19 eme siècle. S’écarte du raisonnable.
Manque de sens moral de bon sens ou prudence.

Art : ensemble de moyen procédés pour qu’homme atteigne un résultat (7 arts : architecture, sculpture, arts visuel, musique, littérature, art de la scène et cinéma).

Rupture : latin rumpere, signifie briser action d’une chose qui se divise , contester traditions artistiques et de les faire évoluer.

1- libération folie dans l’art.

⁃   Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll (1865): plein d’éléments absurde qui réfèrent à la folie. Critique société victorienne. Critique d’une société froide. Chaque perso exprime une personnalité forte avec plein de sentiments.
⁃   Théodore Géricault, La Monomane de l’envie, 1821: peinture ou on voit une femme atteinte de la maladie de la monomane (capacité de ne pouvoir se concentrer que sur 1 seule chose, et ne pas en démordre). Auteur a voulu rendre réelle la maladie sans extrapoler. Critique de la société qui rejetait les « fous ».
⁃   Francis Bacon, Selfportrait 1971: autoportrait, couleur sombre, figure presque pas vilaine. Personne psychologiquement torturées qui se voit physiquement. Mouvement surréaliste. Peintre malade et maltraité par son père et rejeté à cause de son homosexualité. Entretien obsession de la mort= beaucoup de portrait d’humains torturés. C’est une libération pour lui.

2-LA FOLIE COMME UNE RUPTURE DANS L’ART.

⁃   L’expressionnisme : Von Gogh, Verger d’Olivier (1889). Peine œuvre hors du commun avec mouvement expressionniste: couleur vive, forme anormal. Dans le tableau : impression de vague, atmosphère pessimiste, ciel sombre, rupture entre le mouvement expressionniste et la rupture entre la religion et Van Gogh.
⁃   Le Surréalisme: Salvador Dali, La Persistance de la mémoire (1931). Mouvement surréaliste ( vient du mouvement dadaïsme). Peintre y transcrit ses peurs de la mort et du temps qui passe. Expérience traumatisante (né en même temps que son frère mort= réincarnation)le rend fou. La folie est un moyen de rupture pour le peintre et pour le mouvement.
⁃   Théâtre de l’absurde: Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve (1950). Rupture entre le genre comique et dramatique, rendre chaque faits et gestes absurdes.

CONCLUSION

Libération de la folie, préjugés au travers de l’art.
Libération de la folie de l’homme par la peinture
Folie constitue une rupture dans l’art, bouscule le classique.

Exposé de Mle Bernard sur Les limites de l’humain :

HLP Ter – Cours du 26 avril : Exposé sur le transhumanisme

Exposé Quelques définitions proposées par Elsa Wolff

Humain (du latin; humanus)= qui a les caractères et la nature de l’Homme.

Limite (du latin; limes, limitis)= point au delà duquel ne peuvent aller ou s’étendre une action, une influence, un état…

Evolution (du latin evolutio; déroulement)= transformation graduelle et continuelle.

Transhumanisme= courant de pensée selon lequel les capacités physiques et intellectuelles de l’être humain pourraient être accrues grâce au progrès scientifique et technique.

Siècle des Lumières= désigne un mouvement philosophique, culturel et littéraire européen du XVIIIème siècle qui plaçait les connaissances intellectuelles et scientifiques au dessus des croyances et superstitions imposées par le Clergé.

Rousseau définit l’homme par la perfectibilité : l’acmé/le climax/le point culminant de cette course à la perfection, c’est le transhumanisme, soit la recherche d’un dépassement des limites du corps humain grâce à la technologie (ex : film Elyseum avec un exosquelette, Divergente avec une technologie qui permet de dépasser les capacités du corps humain, par le scan par exemple et dans Black Mirror avec Miley Cirus où une poupée fonctionne comme un double robot qui correspond à une fausse identité, Frankenstein de Mary Shelley ou un autre épisode où un personnage se téléporte dans un jeu grâce à une puce interne au niveau de la tempe, ou dans la vraie vie : puces électroniques dans la main pour servir de badge).

Introduction du chapitre “Les limites de l’humain”

Bioéthique (p. 148) = éthique, c’est-à-dire les principes d’un comportement juste, correct (par opposition à la morale, qui concerne les actions portant sur le bien et le mal) appliquée à la vie particulièrement du corps => questions sur l’euthanasie, la PMA, la GPA, les greffes, le clonage, les OGM.

Mythe de Prométhée : un être humain qui vole le feu aux dieux, il va être puni en étant enchaîné à une montagne et en ayant son foie mangé par des aigles.

HLP Ter – Cours du 29 mars : Dissertation sur Histoire et violence

La violence est-elle synonyme de chaos ?

  1. Oui, la violence est synonyme de chaos
  2. On repère le chaos dans la violence, la violence est synonyme de chaos

Ex : le chaos précède l’origine du monde, il est abstrait et est avant l’avènement d’un sens, d’un ordre ; il est du côté de l’absurde, de l’illogique et la violence est du côté de la destruction

Ex : Kant, IHU : « on ne sait plus quel concept on doit se faire de notre espèce » => la violence contredit l’idée d’une Fin positive de l’Histoire ou d’un sens aux actions humaines

  • La violence engendre le chaos (lien causal)

Ex historique : Guerres antiques violentes et qui engendrent du désordre (avant l’avènement d’un nouvel ordre parfois)

Ex : Jean-Paul Sartre, La mort dans l’âme : personnage de Daniel voit Paris pendant la guerre => l’ordre précédent a été aboli

  • L’homme a une soif de destruction : le chaos engendre la violence

Ex : Kant, Idée d’une histoire universelle…., « On ne voit en fin de compte dans l’ensemble [de l’Histoire] qu’un tissu de folie, de vanité puérile, souvent aussi de méchanceté puérile et de soif de destruction ».

Ex historique : Nagasaki et Hiroshima, soif de destruction et risque d’auto-destruction

CCl : La violence et le chaos forment un cercle vicieux.

  1. La violence reflète la nature elle-même
  2. La violence fait partie de la nature humaine

Ex : Dans la nature, il y a des prédateurs et des proies qui sont tous nécessaires dans la chaîne alimentaire

  • Le désordre, la destruction, qui vont de pair avec de la violence, définissent la vie

Ex : philosophes vitalistes du XIXe siècle qui disent qu’il y a une force de croissance puis de destruction dans les êtres vivants (biologie) mais que c’est la force de destruction qui gagne vs ceux qui pensent que la vie continue d’une génération à une autre

  • Ce qui est violence d’un point de vue ne l’est pas d’un autre point de vue

Ex : Lavoisier, « rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme »

Ex : cas de légitime défense : Mauriac, Thérèse Desqueyroux

HLP Ter – Cours du 22 mars : Histoire et violence, de la Shoah au Rwanda

Les différents textes lus et étudiés pour réfléchir à la violence dans l’Histoire à travers l’idéologie génocidaire ont été les suivants :

Nous y avons relevé l’emploi des allégories (maladie, prédateurs, insectes), des termes à connotation négative et de la gradation et de l’accumulation.

Un film tiré du live de Gaël Faye, Petit pays, a été consacré à ce génocide récemment :

La question de la Shoah a été abordée avec un extrait du roman de William Styron, Le choix de Sophie. L’adaptation cinéma en est la suivante (trailer in english please) :